(Jean joue aux cartes avec des amis, tandis qu'Alex les regarde.)
Alex : (en buvant) Eh dis donc, dis donc, mais c'est bon ça, hein !
Jean : Ouais, c'est bon.
Bruno : Euh Jean, je te relance de dix francs, là.
Alex : C'est beaucoup, ça.
Bruno : Tu m'étonnes ! J'ai au moins deux paires.
Alex : Ah ouais ! Dis donc !
Bruno : Alors comme ça Alex euh... Ton dîner entre copines ce soir, c'est annulé ?
Alex : Ouais, c'est chiant. Enfin pour vous, hein ! (Elle rit.)
Bruno : Hey Alex....
Jean : Tu joues Manu là, s'il te plaît ?
André : Attend ! Hey, il doit s'en passer des vertes et des pas mûres dans vos trucs de gonzesses, là.
Alex : Attend, nous les filles on pense pas qu'à ça, hein. (Les gars protestent.) Bon d'accord, pas tout le temps quoi.
Jean : (agacé) Manu, Manu ! Tu joues là, parce que...
Manu : Oui, oui. (A Alex.) Et de quoi vous parlez alors, si vous parlez pas de ça ? Dis-nous un peu.
Alex : Bon ok, je vous donne un exemple, hein ?
Les gars : Ouais, ouais.
Alex : Bon. Alors, j'ai ma copine Lucie - c'est pas son vrai prénom, hein. (Elle rit.)
Jean : Hé, Alexandra, on joue aux cartes là, ok ?
Alex : Je croyais qu'on jouait aux dames ! (Rit.) Allez Jean, sois patient, quoi. Alors, j'ai ma copine Lucie - c'est pas son vrai prénom, hein. Un jour, elle a fait ça, dans un autobus.
Les gars : Nan ?! Dans un autobus ?!
Alex : Ouais, je te jure !
André : Attend, attend, mais... Un bus de ville, ou un autocar ?
Alex : Non ben attend. Dans un autocar, quand même hein ! Alors, tu vois, je t'explique le truc. Elle allait à Rouen. Le mec, il a commencé à la draguer à Porte d'Auteuil. Euh, il a mis du temps, quand même, hein ?
Jean : Bon Manu, tu joues là, s'il te plaît ?!
Les gars : Shhhh !!!
******
Jean : Ok. Euh, je met dix, plus dix, vingt.
André : Je me couche.
Manu : Ben pareil, moi j'ai rien, comme ça...
Jean : C'est ça, allez vous coucher.
Bruno : Hé ben attend, vingt mon Jean, je te relance de vingt.
Jean : Ok mon Bruno. Et ben moi je te dis vingt, je met dix, vingt, vingt... Et voilà.
Bruno : Hmm-mm. Plus vingt... et dix.
Jean : Regarde-le l'hypocrite, là. Tu crois que je te vois pas venir là ? Hein ?
Bruno : Ben, qu'est-ce qu'il y a ?
Alex : Ouais, ouais, ouais... Hein, attend là, oh.
Jean : Eh ben écoute, je suis désolé de te plumer mon pote, mais c'est pas ta soirée, hein. Et allez hop, je me finis.
Bruno : Mais Jean, je sais que tu bluffes.
Jean : Ah ouais, je bluffe ?
Bruno : Ben ouais.
Jean : Et à quoi tu vois ça ?
Bruno : Eh ben sur ton visage, ça se voit.
Alex : Euh attend... Ne dis pas que mon Loulou, c'est un menteur, ok ?
Bruno : Ouais, exactement Alex. Menteur, ouais.
Jean : Moi ?!
Alex : Attend, c'est pas un menteur. Il a du jeu. Une grosse paire.
Jean : Hé oh, qu'est-ce que tu racontes, là ?!
Bruno : Ok, j'annonce un brelan de sept.
Jean : Mais... Mais qu'est-ce que t'as dis là ?!
Alex : Quoi ? Attend, je l'ai pas dis que t'avais une paire de six !
Jean : Attend... Non, y'a partie nulle là, partie nulle.
(Il commence à reprendre ses jetons.)
Les gars : Ah non, non non !
Jean : Si, partie nulle !
******
(Alex présente une assiette de sandwichs.)
Alex : Pour qui les beaux petits sandwichs ? Pour les beaux petits monsieurs ! (Personne ne répond.) Jambon-salade ! (Idem.) Ok, c'ets très gentil, non merci.
Les gars & Jean : Ouais, ouais, de rien.
******
Jean : Ok, je mets cinquante.
Bruno : Oh purée, t'y vas fort.
Jean : Ben hé oh.
Manu : Ben oui, mais....
(Le téléphone sonne.)
Jean : Ah.
Manu : Hé ! Cinquante balles, c'est la copine d'André.
(Jean rit tandis qu'il décroche.)
Bruno : Ouais, moi aussi.
André : Tais-toi.
Manu : Ben quoi ?
Jean : Allo ? Oui, ne quittez pas, je vous le passe.
(Il rit et passe le téléphone à André.)
Manu : Bingo !
André : Allo ? Ouais. Nan écoute, je sais pas, mais pas tard en tout cas.
Manu : (en imitant une voix de femme.) Mais quand... quand je serais partie peut-être.
André : Ouais, je t'aime aussi.
Jean : (moqueur) Ouais, moi aussi je t'aime.
Manu : Tu es fort, tu es grand !
André : D'accord. A tout à l'heure, je t'embrasse.
(Il raccroche et lance le téléphone à Jean. Alex revient.)
Jean : Oh il est amoureux, le vieux là, oh !
Alex : Oh, c'est mignon ça.
André : Merci.
Bruno : Tiens d'ailleurs Alex, puisque tu es là, tu pourrais nous expliquer un truc ? Pourquoi vous les filles, vous avez toujours besoin de nous appeler quand on est avec nos potes ? Vous avez pas confiance en nous ? Vous avez peur qu'on vous trompe à ce point là ?
Alex : Nan, mais... Tu t'es jamais dit que... ça pouvait être le contraire ?
Bruno : Hein ?
Alex : Nan mais tu sais, que... Qu'elle profite que tu sois pas là pour aller voir quelqu'un d'autre, tu vois ? Elle téléphone pour vérifier l'heure à laquelle tu rentres, et puis... Pour pas se faire choper, quoi !
(Les gars sifflent d'admiration.)
Jean : Hé, tiens... Hein ! Héhé.
Alex : 'Fin attend, moi je dis ça... C'est une hypothèse, hein ?
Jean : Nan mais... C'est vachement intéressant, ça !
Alex : Bon, je vous laisse, hein !
Jean : C'est super intéressant ce qu'elle vient de dire, là. Non ?
André : Nan, nan, nan, attendez, attendez, attendez... Non c'est vrai ma copine moi, elle m'appelle toute le temps, pour savoir à quelle heure je rentre.
Jean : Et alors, qu'est-ce que ça fait ?
Manu : Hé ouais.
André : Eh ben je sais pas euh... Vous croyez qu'elle me trompe ?
Bruno : Mais tu délires !
Jean : Pff ! Avec qui veux-tu qu'elle te trompe ? On est tous là. Tu joues Bruno ?
******
(André chantonne.)
André : Tadadaaaa !
(Tous s'exclament.)
Jean : Nan, tu m'as eu !
Alex : Bravo, André ! Dis donc, dis donc, dis donc ! C'est quoi ta couleur préférée ?
Jean : Oh et puis ça va bien....
André : Tu vois, c'est le coeur.
Jean : Tu bats les cartes, Manu, là ?
Manu : Ben oui, mais envoie ton jeu, tête de noeuds.
Alex : Hé, je peux entrer dans le jeu, moi ?
Jean : Ah non, sûrement pas, non.
Alex : Pourquoi ?
Jean : Parce que tu sais pas jouer au poker, tiens.
Alex : Attend, excuse-moi, je sais jouer au poker, je sais que je peux très bien rentrer là maintenant. Tiens regarde. Je mets en jeu tes pions. Aha !
Jean : Mais nan ! Mais Alex, attend, c'est important. Nous, ça fait quatre ans qu'on joue ensemble, on connait, s'il te plaît, hein.
Alex : Bon ben vas-y, dis-le ! Tu veux pas que je joue !
Jean : Mais attend, c'est pas ça. Si tu veux jouer avec des professionnels, hein, il te faut savoir bluffer, hein. Je l'ai cassé.
Alex : Ben alors là, je vais te dire, il n'y a pas de problème, hein. Moi je suis experte là-dedans.
Jean : Ah ouais, pourquoi ?
Alex : Je m'entraîne à chaque fois qu'on fait l'amour.
(Elle rit avec les gars.)
******
Alex : Allez, je veux jouer moi, là maintenant.
Jean : Nan, nan Alex, arrête, c'est chiant maintenant, là ça suffit.
Alex : Mais attend, je jouerai pas d'argent. Je déteste ça, moi les jeux d'argent, alors....
Jean : Ah bon ? Et tu veux jouer avec quoi, alors ?
Alex : Han ! J'ai une idée. Et si on jouait au strip poker ?
(Les gars se montrent enthousiastes.)
Jean : Non, t'es malade ou quoi ? Non, non, hé oh, nan !
Alex : Allez !
Jean : Tu sais même pas jouer au poker normal, alors au strip poker, sûrement pas.
André : Ben justement, raison de plus.
Jean : Non mais c'est bon, c'est bon là. Non, le poker ça se joue à quatre, on est quatre, ça suffit.
Manu : Quoiqu'attend, nan nan ! Ca peut se jouer à cinq, je t'assure.
Alex : Bon allez. Moi je vais faire le plein de chips, et je reviens.
Jean : Non non, hé, t'as bu ou quoi ?! Hé, Alex.... (Elle ne l'écoute pas et s'en va.) Vous êtes malades les mecs ou quoi, là, oh ?! Non mais c'est quoi votre trip ? Vous voulez vous.... ?
Manu : Mais arrête de...
Jean : Non mais hé, oh !
Manu : Oh, Jean ! Tu paniques ou quoi ? Elle est partie se mettre plein de pulls.
Jean : Bien sûr ! Mais ouais....
Bruno : Les chips, c'est qu'un prétexte.
André : Elle est partie mettre une cagoule, un gros pull et des bottes de ski.
Manu : C'est sûr.
Jean : Vous croyez ?
Les gars : Ben oui.
(Quelques instans plus tard, Alex revient, en serviette de bain.)
Alex : Je suis prête !
(Les gars sifflent.)
Jean : C'est bon, calme, calme, là, oh.
Alex : Je t'ai eu, hein ? Alors, c'est qui qui commence ?
Jean : En tout cas, on connait le jeu d'Alex, hein ?
Les gars : Pourquoi ? Ben comment ça ?
Jean : Ben quoi ? Elle... elle a au moins une petite paire.
Fin de l'épisode.
