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Dans le lit Alexandra lit un livre, Jean arrive, s’allonge et lui donne une lettre.
Jean : Tiens ma belle.
Alex (en posant le livre et en prenant la lettre) : Qu’est-ce que c’est ?
Jean : C’est une lettre.
Alex : Pour moi ?
Jean : Ouais.
Alex : De toi ?
Jean : Ben ouais.
Alex (en ouvrant la lettre) : Oh mon amour.
Jean : Ben, tu sais, tu m’as dit qu’on avait du mal à se parler, alors je me suis dit qu’en écrivant les choses, ça passerait mieux.
Alex : Jean, t’aurais pas dû mettre un B majuscule à « Belle », tu vois ? Parce que c’est un nom commun. Ça serait mon prénom, tu mettrais un B majuscule.
Jean : Ouais, bien sûr. Ouais, je sais, mais vas-y, lis un peu, tu vas voir.
Alex : Oh je déteste ça moi cette expression !
Jean : Mais quoi ?
Alex : « Avoir de la misère », on dit j’ai de la difficulté, c’est difficile, mais on dit pas « avoir de la misère ». Ça, c’est blaireau, c’est ringard.
Jean : Ouais, mais enfin, lis le fond, tu vas voir.
Alex : Oh non c’est pas vrai ! T’as fait cette erreur là toi ? « décider », t’as mis « er » au lieu de « é » ?
Jean : Oui.
Alex : Regarde, tu sais quoi ? Je vais te donner un bon truc : tu prends le verbe vendre, bon, tu dis pas j’ai vendre ma maison, tu dis j’ai vendu ma maison.
Jean : Oui, j’ai vendu ma maison, ouais.
Alex : « décidé » é. Ça marche à tous les coups ça Loulou.
Jean (reprenant la lettre et quittant la chambre) : Ouais, d’accord.
Alex : Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? Oh ! T’es susceptible Loulou, j’essaie de t’aider en français là !
****
Alex lit un magazine, Jean un livre.
Alex : Non mais c’est honteux !
Jean : Quoi ?
Alex : C’est une pub pour une clinique de chirurgie esthétique. Regarde la photo de la fille avant et après. T’as vu ses seins ?
Jean : Oui, et alors ?
Alex : Ben attends, ils étaient pas si moches que ça ses seins. Pourquoi elle s’est faite opérer ?
Jean : Je sais pas, peut être qu’elle les trouvait trop petits.
Alex : Trop petits, attends, moi j’en ai encore moins qu’elle ! Regarde.
Jean : Ah ouais. (En lui prenant le magazine) Fais voir.
Alex : Qu’est-ce que tu fais là ?
Jean : Je regarde combien ça coûte. Oh putain ouais. (il lui rend le magazine) Ils sont bien.
****
Dans le lit, le téléphone sonne, ce qui énerve Jean.
Jean : Alors, là, non, non, c’est sûr, là, c’est ta mère. (En décrochant le téléphone) Tu vas voir. Allo ? Ouais, un instant, quittez pas. (en tendant le téléphone à Alexandra) Pour toi.
Alex : Pour moi ?
Jean : C’est un mec, je sais pas…
Alex : Allo ? Ah ! Salut ! Ouais (elle rigole) non, pas du tout, tu me dérange pas, non. Hein ? (En riant) T’es fou ! Ok, à demain. Je te fais des gros bisous ouais. Tchao. (Elle raccroche et rend le téléphone à Jean) Il est bête.
Jean : C’était qui ?
Alex : Un gars. Tu connais pas, Claude.
Jean : Ah ouais ?
Alex : Un gars du bureau.
Jean : Ah oui, du bureau ?
Alex : Il est nouveau.
Jean : Ah ouais, ben ouais. En tout cas, vous avez l’air de, l’air super de … Enfin, ça va. Ça va, vous vous entendez bien quoi.
Alex : Ben t’es jaloux ou quoi ?
Jean : Moi jaloux ? Jaloux de ce mec-là là ? Tu rigoles ou quoi ! C’est pas parce qu’un mec te fait du gringue au bureau et nous appelle à 11 heures et demi du soir que je vais être jaloux ! Ahah
Alex : Arrête franchement Jean, écoute. Au fait je t’ai pas dit ?
Jean : Quoi ?
Alex : La semaine prochaine, je pars à Lyon.
Jean : Tu pars à Lyon ? Ben voilà, super !
Alex : Moi et Claude on va dormir là-bas.
Jean : Ouais, ben c’est super, c’est le festival là !
Alex : Mais non, c’est pas vrai, je te taquine ! Il est homo, je risque rien.
Jean : Ouais, ben …
Alex : Par contre, c’est vrai. La semaine prochaine, je pars à Lyon, je dors là-bas.
Jean : Ah bon ?
Alex : Ben comme ça, tu peux t’organiser pour faire une soirée avec tes potes là.
Jean : Tu parles, un truc avec les potes, c’est pas … C’est quand que tu pars à Lyon là ? (Alex le regarde bizarrement) Pour savoir, comme ça.
***
Dans le lit, Jean rit en lisant un livre, Alex réfléchit.
Alex : Jean ?
Jean : Oui ?
Alex : Je pense à ça là.
Jean : Quoi ?
Alex : Qu’est-ce qui arriverait si on pouvait pas avoir d’enfants ensemble ?
Jean : Heu, tu, tu veux pas penser à autre chose là ?
Alex : Non, je parle de ça, pour parler hein ?
Jean : Ouais.
Alex : Imagine.
Jean : Ouais.
Alex : On fait des tests.
Jean : Oui.
Alex : On est pas compatibles.
Jean : Hmm.
Alex : Est-ce qu’on irait jusqu’à se séparer, ou est-ce qu’on penserait à l’adoption ?
Jean : Euh …
Alex : Non parce que l’adoption est très, très sévère en France. Le mariage est obligatoire, on est obligé de se marier.
Jean : Ouais. Bien sûr. Ah bon ? Ouais, Je …
Alex : Je sais que pour toi c’est, c’est une grosse concession.
Jean : Ben heu …
Alex : Bon, tu me diras, moi aussi.
Jean : Ouais.
Alex : C’est pas ce qu’on veut.
Jean : Non, non, ça, c’est pas ce qu’on veut non.
Alex : La question ne se pose même pas d’ailleurs.
Jean : Même pas.
Alex : Mais est-ce qu’on s’aime suffisamment fort pour se marier ? Est-ce que notre couple est suffisamment pour se marier et adopter un enfant ? Hein ?
Jean : Ben, j’en sais rien, je sais pas, je, je sais pas quoi te répondre.
Alex : Oui !
Jean : Ah oui !
Alex : Oui !
Jean : Oui, oui.
Alex : Oui, on s’aime suffisamment fort ! Oui, on veut se marier ! Oui, on veut adopter un enfant ! Ben oui quoi ?
Jean : Oui, oui, bien sûr. Non, mais c’est ce que je voulais dire, mais je, ça m’est pas venu à l’esprit d’un coup, comme ça là. Mais oui, bien sûr. Ouais.
****
Jean et Alex sont dans le lit en train de s’embrasser.
Alex : Jean ?
Jean : Oui ?
Alex : C’est toi ou c’est moi qui ai les clés du chalet ?
Jean : Je sais pas Alex.
Alex : Ah non, c’est moi. Ça y est, je me rappelle. C’est moi. Ah, au fait, c’est ok pour mardi hein ?
Jean : Quoi ?
Alex : Le théâtre. T’as pris les billets ?
Jean : Oui, mais on en parlera tout à l’heure.
Alex : Excuse-moi. Ah, au fait, Bilbao, c’est en Espagne ou au Portugal ?
Jean (en se redressant et en s’asseyant dans le lit) : Ouais, allez, c’est bon. Ça va.
Alex (se redressant à son tour) : Mais qu’est-ce qu’il y a ? C’est quoi ton problème, je t’excite plus ou quoi ?
Jean : Elle m’énerve, elle m’énerve !