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(Jean découvre Internet.)
Jean : Oh ! C'est énorme ! C'est incroyable ! (Il tape sur le clavier.) Oh la vache ! Chouchou, viens voir ! Viens voir !
Alex : Quoi ?
Jean : Viens voir. J'ai accès à mon compte en banque par internet. J'ai jamais vu ça, incroyable. Regarde. Regarde, regarde, regarde là. Regarde, regarde. (Alex arrive et s'asseoit à côté de Jean.) Ca, c'est mon compte courant, regarde. Hop, 15 000 balles. Hop, je clique, ça fait mon état de compte. Regarde ! Regarde, aujourd'hui 300 balles, au guichet. Toc, inscrit direct. Les chèques des assurances... Regarde, je peux même payer mes factures ! C'est énorme !
Alex : Bon Jean, non seulement tu-tu enlèves le boulot des caissières de banque, là ! Mais alors ça, c'est pas grave, évidemment, c'est le progrès ! Là, tu passes ton-ton temps devant ton ordinateur là, tu commandes des films, tu fais des jeux vidéos, tu classes tes petits disques là, tes petits livres, tes petites bouteilles de vin, tu dragues sur internet ! Mais attend, bientôt pour baiser avec toi, va falloir que je me branche sur ton ordinateur de bureau !
Jean : Non, ça c'est pas possible, c'est pas possible. Parce que toi, t'as un PC, moi j'ai un Mac, on est incompatible. Mais sinon, c'était - (il se retourne et voit le masque que porte Alex) - oh la vache !
(Alex sursaute aussi.)
Alex : Quoi ?
Jean : Non, c'est rien.
Alex : Oh, j'ai eu peur !
******
(Alex fait des enveloppes.)
Alex : Loulou !
Jean : Ouais ?
Alex : Viens voir. Tu vas être fier de moi. J'ai fais les comptes toute seule.
Jean : Oh là ! Toute seule ?
Alex : Comme une grande. Regarde.
Jean : On va voir ça. Alors... Oui, il y a déjà un petit problème là, si tu veux. C'est que tu n'as pas mis l'adresse du coupon en face de la fenêtre de l'enveloppe. Donc, c'est pas terrible.
Alex : Fais voir, fais voir.
Jean : Ouais.
Alex : Non mais c'est pas grave, ça. Le postier connaît très bien les enveloppes EDF.
Jean : Ouais, seulement, ça fait quinze ans que c'est plus les postiers qui lisent les adresses, hein, c'est les machines hein, si tu veux. Donc ça déjà, retard. Et ça, alors... Qu'est-ce qu'elle nous a fait là ? Là, tu nous as mis la facture du téléphone avec le chèque du loyer, dans une enveloppe électricité. Donc, je n'ai qu'une chose à te dire, bravo quoi.
Alex : T'es toujours en train de critiquer, hein ? Quoique je fasse, c'est jamais assez bien pour monsieur.
Jean : C'est vrai, c'est vrai. Mais, je vais le faire d'ailleurs.
Alex : Ben tiens. Et moi je fais quoi pendant ce temps là ?
Jean : Ben tu colles les timbres.
(Il rit.)
******
Alex : (soupir) J'y comprend rien moi là-dedans, franchement, Loulou.
Jean : Mais pourquoi tu te fais pas un budget ?
Alex : Parce que toute mon enfance, j'ai vu ma mère préparer des petites enveloppes là. Une enveloppe pour les vacances, une enveloppe pour les vêtements, une enveloppe pour la bouffe... Non merci quoi.
Jean : Ben oui, mais c'est ça, faire un budget aussi.
Alex : Ca ne m'intéresse pas, je n'ai pas le don des affaires. Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Quand je te vois là, tout les mois, trier tes factures, les classer dans tes petits classeurs, excuse-moi, mais je suis vraiment contente de pas être à ta place, hein !
Jean : Non mais, regarde-là là, quel mépris la marquise, là, non mais attend ! Attend, si je fais ça, c'est parce que t'es nouille là-dedans, ma vieille, hein ! Attend, moi, je sais combien j'ai sur mon compte, je sais que j'ai de l'argent etc, et je sais que c'est vachement utile quand tu veux acheter des affaires ! Seulement tiens, comment tu feras ? Comment tu feras quand t'auras plus une thune pour acheter tes vêtements, tes machins, etc ? Comment tu feras ?
Alex : Ben, je ferais comme d'habitude.
Jean : Ah ouais, quoi ?
Alex : Ben, je prendrai ta carte ! Ah ha !
******
(Jean examine un relevé de compte, tandis qu'Alex lit.)
Jean : Hé !
Alex : Hm ?
Jean : C'est quoi, ça là ? 380 francs chez Vertiges là, c'est quoi ?
Alex : Han, c'est un petit truc coup de coeur que je me suis achetée. Trop mi-gnon !
Jean : Ouais, non mais non, non... C'est quoi ? Qu'est-ce qu'ils font, Vertiges, c'est quoi ?
Alex : Ben, ils font des vêtements, des accessoires... C'est des créateurs, hein.
Jean : Ouais, d'accord. Seulement, tu vois, juste, c'est le relevé de compte commun, ça. Tu vois ? Bouffe, et ménage. Ca se mange tes trucs chez Vertiges ? Je crois pas.
Alex : Attend, Loulou, c'était les soldes !
Jean : Ouais....
Alex : J'avais que le chéquier ménage sur moi, qu'est-ce que tu voulais que je fasse ?
Jean : Ben, quoi, qu'est-ce que tu fais ? Ben, tu reviens avec un chéquier perso, c'est tout !
Alex : Ca va pas ou quoi ?! Je te dis, c'était les soldes ! Attend, si tu te jettes pas illico sur le truc, il est vendu !
Jean : Ouais....
Alex : C'est la jungle, il faut se battre, Loulou !
Jean : Ben voyons....
Alex : Attend, t'es fou, toi.
Jean : Ouais, ouais.
Alex : Tu te rends pas compte, hein.
Jean : Et c'est quoi ? Qu'est-ce que t'as acheté ?
(Alex relève son top.)
Alex : Ca. (Jean se jette sur elle. Elle crie de surprise.) Qu'est-ce que tu fais ?
Jean : Ben c'est les soldes ! Je me jette dessus illico, non ?
(Ils se mettend à chahuter.)
******
(Jean examine toujours les relevés de compte et les factures. Il tombe sur une qui attire son attention.)
Jean : Alex ? C'est quoi ça ? 4000 francs au garage Affaires Tremblay ?
Alex : Ben ça c'est les dépenses d'auto, Loulou.
Jean : Oui, non je sais. Mais c'est quoi, ça ?
Alex : Ben, c'est le changement d'huile.
Jean : Toi-t- attend... T'as payé 4000 francs le changement d'huile ?! 4000 balles un changement d'huile ?!
Alex : Ben oui, parce que quand ils ont changé l'huile, ils ont vu qu'il y avait le truc à huile qu'était rouillé. Puis quand ils ont changé le truc à huile là, ils ont vu qu'il y avait le truc à eau qui était foutu aussi, alors ils ont tout changé.
Jean : Non mais attend, combien de fois je te l'ai dis ?! Combien de fois je te l'ai dis ?! Je t'ai dis 50 000 fois de m'avertir dès qu'il y a un problème avec la bagnole ! P'tin, non mais, c'est à moi d'y aller au garage, dans ce cas là !
Alex : Et pourquoi toi ?
Jean : Ben, "et pourquoi toi", "et pourquoi toi" ! Ben, parce que dès qu'ils voient arriver une nana, les mecs, ils en profitent, tu penses ! Pff...
Alex : Attend, alors là... De toutes façons, c'est pas grave, attend.... C'est pas la peine de t'emporter, oh là là !
Jean : Ben ouais, c'est pas grave... Hé, on les paye à deux les factures, je te signale ! J'ai mon mot à dire aussi, non ?! Pff... Et ça c'est quoi ? 2200 balles, lingeries Marylise ? C'est quoi ?
Alex : Ca, ça va avec les dépenses d'auto, ça se divise par deux aussi !
Jean : Non, mais c'est quoi ?
Alex : Attend, tu sais combien de temps ça a pris pour changer le truc à huile là, le truc à eau ?! Moi, je suis allée faire les boutiques pendant ce temps-là.
(Jean, dépité, ne dit rien.)
******
(Jean et Alex ont rendez-vous avec l'assureur.)
L'assureur : Evidemment, le contrat d'assurance peut être résilié à n'importe quel moment, hein !
Jean : Bien sûr.
L'assureur : Ce qui est tout de même bien pratique. Ah oui ! Alors, attention, simplement une petite chose, c'est que vous devez impérativement nous faire parvenir par écrit, préalablement-
Alex : Euh, allo, allo ? Je suis là, moi aussi hein ! Pourquoi vous regardez juste mon homme là ?
Jean : Alex....
Alex : Vous croyez que les femmes euh, on comprend rien aux assurances, ou quoi, là ?!
L'assureur : Non, pas du tout, pas du tout ! Excusez-moi, je suis confus. Euh, donc, Madame, dès que la compagnie reçoit votre avis de résiliation, nous vous remboursons le restant de la prime, hein. Voilà, je pense qu'on a fait le tour. Est-ce que vous avez des questions ?
(L'assureur tend le contrat à Jean, mais c'est Alex qui s'en saisit.)
Jean : Ben...
Alex : Oui, moi, je voudrais soulever un point, qui me semble quand même essentiel.
L'assureur : Oui, lequel ?
Alex : Si la voiture est accidentée pendant qu'elle stationne, qu'est-ce qui arrive ?
Jean : Alex, ça fait une heure qu'on parle de l'assurance de la maison là.
******
(Toujours avec l'assureur.)
L'assureur : Alors, quand on s'est parlé au téléphone, vous m'avez dit que vous seriez intéressé à une assurance de type universel.
Jean : C'est ça.
L'assureur : Et on avait parlé d'un montant de 500 000 francs.
Jean : Oui, 500 000 francs, ouais.
Alex : 500 000 francs ?!
L'assureur : Oui. Au décès de votre mari, les légataires recevraient la somme de 500 000 francs.
Alex : 500 000 francs ?!
L'assureur : Exactement.
Alex : Vous êtes bien généreux, vous, hein !
Jean : Mais attend, Alex, c'est pas la lotterie, on paye pour ça. Et puis quoi, ce serait probablement juste assez pour couvrir les frais funéraires, ou les restes d'une hypothèque alors....
Alex : Mais attend, Loulou, c'est 500 000 francs !
Jean : Oui, mais c'est seulement quand je vais mourir, Alex.
Alex : Ah non, mais je veux pas que tu meures, mon Loulou.
Jean : Ah mais j'en n'ai pas l'intention, alors ça !
L'assureur : Alors, excusez-moi, j'ai fais quelques calculs...
Alex : Juste une petite question. Les 500 000 francs, c'est en chèque ou en petites coupures ?
Fin de l'épisode.